Pour les Dogrib, et bien sûr pour beaucoup de groupes autochtones, le temps
se divise en deux domaines : le " temps flottant " et le " temps linéaire ".
Le " temps flottant " correspond à une période au cours de laquelle les récits
sont racontés sans référence aux dates. Ces récits commencent souvent par la
formule " Il y a très, très longtemps...". Le " temps linéaire " suit le " temps
flottant " et décrit les événements plus récents. Les récits de la période linéaire
sont généralement décrits selon un ordre chronologique et relatent des événements
historiques importants. Les récits sur Yamozhah se situent dans une période
de transition entre le temps flottant et le temps linéaire et relient donc les
deux mondes.
"Les récits du 'temps flottant' se concentrent sur le temps où les animaux
et les humains pouvaient changer de forme, et portent principalement sur la
relation entre les uns et les autres. Après l'avènement de Yamozhah,
les ententes conclues entre animaux et humains sont terminées et chacun d'eux
prend sa forme finale. Ils adhéreront alors aux relations de respect définies
pendant le " temps flottant ". Yamozhah joue un rôle crucial comme élément
de cette transition temporelle."
- Extrait de Andrews, Zoe et Herter, " On Yamozhah's Trail: Dogrib Sacred Sites
and the Anthropology of Travel. "